
Le titre : m b v
L’artiste : My Bloody Valentine
Le format : 33T/30 cm.
La date de sortie : 2013
Le genre : Dérèglement des sens
C’est qui ?: Un groupe anglais un peu fainéant
Qui joue dessus ? : Kevin Shields, Bilinda Butcher, Deb Googe, Colm O’Ciosoig
Comment ca sonne ? : Comme si le Chat du Cheshire avait monté un groupe
Si c’est une réédition ou un vieux machin, est-ce que ça a bien vieilli ?:
Ré-édition de 2021, tout en analogique. Nickel.
Ce qu’on en pense:
My Bloody Valentine, c’est un peu comme AC/DC, dans un registre complètement différent, bien sur. Comme pour AC/DC, c’est la guitare qui compte chez My Bloody Valentine. Le reste importe peu. Pour Angus Young, il s’agit d’essayer de vous pêter le crâne à grand coup de guitare électrique, façon coup de boule de voyou. Et ça marche. Pour Kevin Shields, c’est pareil, mais avec le son. Sauf que là c’est pas le coup de boule, c’est plutôt une sorte de gros câlin lysergique. Et ça marche aussi.
En effet, My Bloody Valentine est le seul groupe à notre connaissance dont l’écoute vous donne le sentiment d’être totalement défoncé, et ce uniquement par le son de guitare (sauf en concert évidemment, où là il fallait choisir entre l’instinct de survie qui vous dictait « Vas t’en, tu vas perdre l’audition !» et l’envie de rester dans la salle en se disant « Putain j’ai jamais vu ça, je pourrais le raconter à mes petits enfants! » – qui n’en auront rien a foutre).
On ne reviendra pas sur les légendes urbaines entourant la production de ce disque (22 ans d’attente (!), Creation Records soi-disant ruiné par le coût des sessions de Loveless– comme si Oasis n’avait pas vendu de disques…), le résultat effaçant tout ce qu’on a pu lire dans la presse.
Il faut bien le dire, des groupes comme My Bloody Valentine il n’y en à pas 36. Pas de chansons, pas de refrains, pas de paroles. A la place, un bruit absolument magnifique. Le haut qui devient le bas, la droite qui devient la gauche (si seulement…), du bruit qui devient de la musique.
PS : le pressage de cette réédition de 2021 est absolument parfait: pas de clicks, pas de bruit de fond, son du feu de dieu, pochette antistatique et cartes postales en insert pour faire plaisir. Décollage assuré.
PS-bis, publié par la République des vieux cons: il n’est pas conseillé d’écouter ce disque sur un enceinte Bluetooth diffusant des fichiers MP3.