
Le titre : Fragments Of A Rainy Season
L’artiste : John Cale
Le format : 33T/3X30 cm
La date de sortie : 1992
Le genre : Firmament des enregistrements live
C’est qui ?: Le mec qui joue du violon sur « Venus In Furs »
Qui joue dessus ?: John Cale
Comment ca sonne ? : Comme un type tout seul au piano avec ses chansons
Qualité du pressage :
Bonne.
Réédition de 2016 – Mute – Pressage UK
Ce qu’on en pense :
Il arrive parfois que de très grands disques passent quand même « sous le radar », ce qui est le cas de ce live de John Cale, sorti en 1992, et jamais réédité jusqu’en 2016.
John Cale, c’est un type qui a une opinion, un discours, sur la musique. Sur sa nature même. (A l’université on dirait une approche « ontologique »). On ne fait pas le conservatoire et on ne joue pas avec La Monte Young sans avoir un avis sur ce que ce sont la nature du son, les fréquences, le spectre sonore ou le travail des harmonies. Enfin bref, pour le meilleur ou pour le pire, un truc d’intellectuel. Ce qu’il montrera brièvement avec The Velvet Underground avant de se faire virer par Lou Reed, puis tout au long de sa carrière solo.
A notre connaissance, cet album est le seul enregistrement (avec quelques démos du Velvet) où on peut entendre les chansons de Cale débarrassées du « discours ». Sans arrangements, comme un bluesman. Au risque de la mélodie, ce truc vulgaire…. Une chose étonnante sachant que l’exercice « unplugged », c’est pas le genre de la maison et qu’on se demande comment il a fait pour d’un coup, pendant cette tournée, arrêter de se la péter.
Le résultat : un des plus grand enregistrement live de tous les temps. Non seulement les compositions sont excellentes mais l’interprétation est hallucinante de qualité. De son répertoire, mais également de celui des autres, avec des reprises excellentes, qui ont un gout, une couleur (« Heartbreak Hotel » du camionneur, extraordinaire, ou « Hallelujah » de Léonard Cohen, avant que l’autre mickey de Jeff Buckley se mette à la chouiner pour les midinettes). Et par dessus tout, une version tétanisante de « Fear (Is a man’s best friend ) », à vous faire dresser les cheveux qu’il vous reste sur la tête.
Enfin, celle qui figure sur la version originale. Car en effet, cette réédition est augmentée d’un troisième disque présentant des versions différentes de certains morceaux, également des prises lives, mais dans des versions avec des arrangements de cordes. Et alors là, attention. Si vous avez apprécié celles du disque original, les versions de « Fear » et « Paris 1919 » risquent de vous perdre à jamais. Vous êtes prévenus.