
Le titre : I’m So Free: The 1971 RCA Demos
L’artiste : Lou Reed
Le format : 33T/30 cm.
La date de sortie : 2022
Le genre : Compositions majeures
C’est qui ?: Le prince de la nuit
Qui joue dessus ?: Lou Reed
Comment ca sonne ? : Comme un mec apprenant à jouer de la guitare
Qualité du pressage :
Indigne. Plein de clicks.
Edition originale de 2022 – RCA – Pressage EU
Ce qu’on en pense :
Si vous êtes allé chez le disquaire lors du « Record Store Day », et que avez réussi à atteindre les bacs, au milieu des mecs qui rachètent les disques qu’ils ont vendu pour les racheter en CD (tous des champions de la clairvoyance), vous avez peut être vu ce disque de démos de Lou Reed.
On ne sait pas trop pourquoi, mais les disques de démos cela fait toujours plaisir. Alors c’est sur, cela ne marche pas avec tout le monde et ne fonctionne en fait qu’avec les grands artistes. Qui aurait envie d’écouter des démos de Kurt Vile, hein ? Dans le cas de Lou Reed, c’est d’autant plus intéressant que peu de matériel démo du chanteur atrabilaire a été diffusé officiellement.
Ayant lâché le Velvet Underground en plein enregistrement de son quatrième album (« Loaded »), le petit Lewis signe chez RCA pour son premier album solo. Il rentre donc en studio le 27 Octobre 1971 pour enregistrer ces démos, tout seul avec sa guitare et sa mauvaise humeur.
Comme on le constate dès le premier morceau, Lou Reed n’a jamais été un grand technicien du jeu de guitare. Il foire sa partie, lâche un « Fuck » et….s’excuse. Lou Reed qui s’excuse ? Alors en fait c’est un être humain ?
En fait il à l’air plutôt de bonne humeur sur l’ensemble de ces enregistrements, où il chante vraiment, loin du parlé/chanté de la fin de sa carrière. C’est d’ailleurs pareil pour le chant, on ne peut pas considérer qu’il soit un grand chanteur, mais pourtant on reconnaît immédiatement le grain et le timbre de sa voix et franchement on est pas certain que cela serait mieux s’il chantait comme Elvis.
Donc en résumé, il joue mal de la guitare et ne chante pas tellement mieux. Mais il reprend le morceau qu’il avait foiré, sauf que ce morceau c’est « Perfect Day ». Et là attention, ça va être dur de ne pas se cogner un syndrome de Stendhal tellement c’est bon. Beau comme le jour.
Interprété toute nue sur guitare acoustique ce morceau révèle l’immense talent de compositeur du musicien New-Yorkais. Et tout le reste du disque est comme cela, présentant des morceaux qui finiront sur albums avec une production parfois limite : « I’m so free », dont la version sur ce disque dépasse la version studio ou bien « Kill your sons », dix fois meilleure que la version studio sur « Sally can’t dance » et sonnant ici comme un sorte de protest-song façon Dylan.
Hélas, Lou Reed n’a pas toujours été bien inspiré concernant la production de ses disques, allant même parfois jusqu’au dérapage en étant accompagné d’un groupe indigne (notamment sur les albums des années 80, avant « New-York »), occultant l’immense qualité de ses compositions. C’est donc chose rare de l’entendre sans groupe de pseudo Métal, sans reverb horrible, sans artifice…. étincelant de talent.