
Le titre : The Future Is Your Past
L’artiste : The Brian Jonestown Massacre
Le format : 33T/30 cm
La date de sortie : 2023
Le genre : C20/H25/N3O
C’est qui ?: Des mecs qui connaissent par cœur le schéma électrique d’un AC30
Qui joue dessus ?: Anton Newcombe, Hakon Adalsteinsson, Uri Rennert.
Comment ca sonne ? : Comme un avion traversant le triangle des Bermudes
Qualité du pressage :
Bonne.
A Recording Ltd – Pressage Original UK.
Ce qu’on en pense :
Cette fois, c’est sûr, Anton Newcombe a arrêté les drogues dures. Après avoir passé plusieurs années à sortir des disques pas franchement mauvais, mais pas franchement bons non plus, The Brian Jonestown Massacre publie son deuxième bon disque d’affilée. Une première dans leur discographie, pourtant fournie.
5 morceaux par face, rien au dessus de 4 minutes, deux simili-tube (The Light Is About To Change et Your Mind Is My Cafe), et en point de mire l’habituel horizon sonore lysergique et vibrant qu’affectionne Newcombe. Il y a bien un morceau pas terrible à la fin de la première face, mais pour le reste on est heureux de retrouver le groupe creusant son sillon habituel, hérité des groupes de la tendance dite « psychédélique » (en gros, des américains des années 60 défoncés aux psychotropes, parlant de lapins blancs et capables d’écouter en entier un album de Grateful Dead). Une forme de musique rock complètement blanche, dans le sens ou le blues en est complètement absent. Incapable d’invoquer une sensation quelconque, autant s’en procurer en gobant des champis et passer des jours sur un son de guitare. Un parti pris risqué et qui supporte moyennement la médiocrité. Ce qui différencie ce groupe de la plupart des autres formations dites « psyché » – rien que de l’écrire on trouve ça débile…- puisqu’il est capable, quand il le veut bien, de sortir des chansons pop avec tous le matos nécessaire : riff, mélodie, son et en prime un vrai talent pour les titres des morceaux.
Ecouter The Brian Jonestown Massacre permet en fait, de façon détournée, d’éprouver l’influence des Beatles sur l’ensemble de la production musicale. Au risque de paraître un peu salaud, on peut même considérer que l’ensemble de la carrière du groupe est un hommage au « Tommorrow Never Knows » du groupe de Liverpool. Il est d’ailleurs symptomatique de constater que Newcombe se fringue comme Harrison lors du séjour des Beatles en Inde auprès du Maharashi : tunique blanche, breloques, colifichets et regard perdu vers le Népal.
C’est pourquoi les esprits chagrins vous diront : « Ben ouais, c’est comme les Byrds, The 13TH Floor Elevators ou les groupes psychédéliques des années 60, ça va bien, passons à autre chose et gnagnagna….». Ces gens là ignorent qu’il est bon d’aimer ses maîtres et que l’ensemble de la musique populaire relève de cette construction.
Au bout du compte, on est heureux que, soixante ans plus tard, ce style de musique perdure (même rarement) car au moins elle a un gout, une saveur et une tenue qui confine à la droiture. Celle toute simple de vouloir se perdre dans le son, jusqu’à l’étourdissement, guitares carillonantes en avant.
PS :
La pochette de l’édition vinyle est laissée blanche, à l’exception d’un dessin au trait représentant un lance missile. Fournie avec le disque, une petite boite de crayon de couleur, estampillée du logo du groupe (la classe). Libre à vous de colorier la pochette de votre album comme bon vous semble, des fois que vous auriez que ça à foutre… Si on avait son adresse, on renverrais volontiers le tout à Newcombe afin qu’il termine le boulot.