L’obscénité et la fureur

Le titre de l’édition française :England’s dreaming : les Sex Pistols et le Punk

Le titre de l’édition originale :England’s dreaming : Sex Pistols and Punk Rock

La date de parution : 1991(Edition française : 2002 – Traduction : Denys Ridrimont )

L’éditeur français: Allia

Le genre :Pas d’avenir.

L’auteur :Jon Savage

C’est qui ?:Un journaliste musical anglais (Sounds/Melody Maker/The Face) qui à eu le bon goût d’avoir 24 ans en Angleterre en 1977, et de garder la tête froide.

Ce qu’on en pense:

Comme l’évoque le sous-titre de l’ouvrage, il s’agit de retracer ici l’histoire d’un groupe furieux, The Sex Pistols, qui à cristallisé à lui tout seul l’explosion du punk en 1977. Grâce à eux, même votre mémé sait ce qu’est le punk(le « painque », en français) et en à au moins aperçu un spécimen une fois (bon ok, avec un chien et une kro à la main, pas un vrai punk, mais c’est dans l’idée).

On est toujours un peu réticent quand ce sont les anglais qui parlent du punk, car ils ont une sale tendance à raconter partout que ce sont eux qui l’ont inventé. On pourrait presque dire qu’il y à une attitude britannique qui consiste à observer ce qu’il y a d’intéressant dans le monde, à s’en emparer et à dire qu’en fait, vous ne le saviez pas, mais ce truc super c’est anglais…

Rien de tout ça avec Jon Savage, qui s’attache bien à son sujet : les Sex Pistols et leur contexte. Aucune amnésie scélérate vis à vis des groupes New-Yorkais, des New York Dolls, des Ramones, etc…. 

Somme de 700 pages, le livre raconte donc par le menu les aventures de Malcolm McLaren, ancien Teddy Boy vendeur des fringues de Vivienne Westwood sur King’s Road, devenu manager à la ramasse d’un groupe dont les membres, en plus de s’engueuler constamment, seront très vite dépassés par les évènements.

Tout y est, de la visite de Johnny pas encore Rotten dans la boutique de fringues en spantex, jusqu’ au dernier concert au Winterland, lors d’une unique tournée US où le n’importe quoi confinera au sublime. Le récit étant entrecoupé de descriptions du contexte anglais où l’insulte sonore s’est épanouie : désarroi social, temps pourri, musique dominante rock-prog affreuse, scène londonienne minuscule et consanguine, groupes vraiment incompétents (sauf à Manchester), et extréme brièveté d’un mouvement qui sera très vite rattrapé par le grand public et les iroquoises roses fluo.

La précision et l’érudition de l’auteur force le respect, faisant de cet ouvrage une référence absolue sur le sujet. Comme si cela ne suffisait pas, l’ouvrage est complété d’une bibliographie et surtout d’une discographie (de 62 pages !) ultra-complète et ultra-pertinente.

Dire que John Savage maîtrise son sujet est un euphémisme. 

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