
Le titre : Recorded At The Automat : The Best Of Rough Trade Records
L’artiste : Des groupes du label Rough Trade Records
Le format : 2x33T/30 cm.
La date de sortie : 2015
Le genre : Rétrospective
C’est qui ?: Un label anglais
Qui joue dessus ?: Des groupes du label
Comment ca sonne ? : Sans objet
Qualité du pressage :
Nickel.
Pressage original de 2015 – Rough Trade Records – Pressage UK
Ce qu’on en pense :
Oualalalala ! Rough Trade! La boutique historique de Lardbroke Grove, le label, l’antenne française rue de Charonne dans les années 90 !
Comme Tony Wilson avec Factory Records, Geoff Travis (disquaire Londonien à l’origine, puis fondateur du label) incarne ce qu’on qualifiait alors de « rock indépendant » (les moyens financiers en moins, tout le monde n’ayant pas Joy Division et New Order sous signature).
Car il fut un temps où le terme de « rock indépendant » avait une signification. L’expression d’une manière de faire venant du label Factory, puis démultipliée par l’émergence du Punk en Angleterre. A savoir, la promotion de groupes en dehors du système des majors, pour la beauté du geste, quitte à y laisser la chemise. Sans des labels comme Factory, Rough Trade, 4AD, etc., pas de Pixies, pas de Joy Division, pas de The Fall, pas de The Smiths (eux on s’en fout, mais il y en a beaucoup qui pensent que c’est de la musique, on ne voudrait froisser personne).
Si on regarde de plus près, cette histoire de label indépendant et de « rock indé », à l’origine, c’est vraiment un truc Anglais. Ce sont les premiers à s’être dit « Capitol Records tu m’enmerdes », je vais faire mon truc dans mon coin. Une sorte de version « mercantile » du DIY des punks. A tel point que ce seront des labels anglais qui signeront des groupes américains significatifs ne trouvant pas preneur dans leur pays (comme 4AD avec Pixies par exemple). Pratique qui semble typiquement Anglaise et qui consiste à observer le monde avec acuité, à se saisir de ce qu’il propose de meilleur, et se l’approprier en disant qu’en fait ce truc super que vous ne connaissiez pas, c’est anglais, of course.
Digression :
Les Anglais ont toujours fait cela.
Exemples :
- le Rock’n’roll c’est américain, mais historiquement il s’est éteint à la fin des années 50. Il faudra que les Beatles et toute la « British Invasion » le remette sur le devant de la scène pour qu’il se refasse une santé.
- le Punk Rock, c’est américain. Il faudra tout le talent en « public relations » de Malcom McLaren pour faire croire au monde que ce sont les Sex Pistols qui l’ont inventé.
- Ils conduisent à gauche, mangent n’importe quoi, n’utilisent pas le système métrique et pensent qu’ils ont inventés la machine à vapeur, alors qu’ils ont utilisés les travaux d’un français, Denis Papin (bon d’accord c’est hors sujet, mais quand même…)
Enfin bref, vous trouverez sur cette compilation une sorte d’anthologie de ce que le label a sorti de meilleur, dont de nombreux groupes injustement oubliés (comme Swell Maps, avec l’extraordinaire morceau « The Hellicopter Spies » par exemple). Faites attention quand même, il y a un morceau des Smiths en plein millieu, et pas le meilleur…