PASTORALE AMÉRICAINE

Le titre : Forever in my mind

L’artiste : Son House

Le format : 33T/30 cm.

La date de sortie : 2022

Le genre : Chant du monde

C’est qui ?: Un contemporain de Charley Patton

Qui joue dessus ?: Son House, et puis c’est tout.

Comment ca sonne ? : Vernaculaire

Qualité du pressage :

Parfaite.

Pressage Original de 2022 – Easy Eye Sound – Pressage US

Ce qu’on en pense :

Enregistré en 1964, période où quelques étudiants blancs ont d’un coup percuté que le trésor national américain ce n’était ni la guerre, ni le base-ball, ni le deuxième amendement infâme de leur constitution, mais bien le blues, cet enregistrement de Son House à quelque chose de frappant. Résumant parfaitement la qualité vernaculaire, mais pourtant universelle, d’une musique de paysan.

Son House fait partie de ces bluesmen des origines, enregistrés par Alan Lomax dans les années 30 pour la Bibliothèque du Congrés et disparus par la suite, n’intéressant personne et frappés de négritude. Tout cela avant que dans les années 60, des musiciens Anglais, Brian Jones le premier, viennent expliquer aux américains que « (I can’t get no) Satisfaction », en fait, c’est du blues, bande de baltringues.

A l’instar de Skip James, ou Junior Kimbrough, Son House a pu bénéficier d’une deuxième vie dans les années 60, et même signer pour un disque chez Columbia Records, managé par le gamin (Dick Waterman) à l’origine de cet enregistrement.

La première chose qui frappe, c’est la qualité et la précision de l’enregistrement. Outre les inflexions du chant, on entend toutes les modulations du jeu de guitare. Toute l’interprétation. Car il s’agit bien de cela, de la forme que prend l’interprétation. Comme disait Dylan (« dit », pardon, il n’est pas mort), « le folk, c’est une chanson que tu tiens de quelqu’un d’autre ». C’est exactement pareil pour le blues, les répertoires s’entrecroisant sans cesse, et seule l’interprétation faisant la différence. (C’est aussi exactement cela qui fait dire à Peter Guralnick, grand historien de la musique américaine, que « le blues, c’est une sensation »).

A l ‘écoute de ce disque on perçoit toute la subtilité de l’interprète, la moindre inflexion du chant, le moindre grognement, la moindre modulation du jeu de guitare, comme si on avait enregistré avec des moyens modernes le blues du Delta (ce qui n’est pas le cas des enregistrements de Lomax datant des années 30). Pour les amateurs, on est pas loin du traumatisme…

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