LA GRANDE CRADO

Le titre : Jumpin’ Jack Flash

L’artiste : The Rolling Stones

Le format : 45T/17,5 cm.

La date de sortie : 1968

Le genre : Patrimoine mondial de l’humanité

C’est qui ?: Le meilleur groupe Londonien

Qui joue dessus ?: Mick Jagger, Keith Richards, Brian Jones, Bill Wyman et Charlie Watts

Comment ca sonne ? : Sale, pourri, faux, mais tellement cool

Qualité du pressage :

Bonne, pour l’époque.

Pressage Original de 1968 – Decca – Pressage FR

Il existe une version mono remastérisée figurant dans le coffret sorti en 2016, « The Rolling Stones in Mono ». Excellente, comme l’ensemble de ces rééditions, mais le coffret étant épuisé il est désormais vendu par des voyous à des tarifs prohibitifs.

Ce qu’on en pense :

Dta..Da! Dtodada Dtodada, Dtodada Dta..Da! Dtodada Dtodada, Dtodada Dta..Da !

Vous l’avez bien évidemment reconnu, le seul, unique et indestructible riff de «Jumpin Jack’ Flash», titre des Rolling Stones sorti en mai 1968.

Cette année là, c’était un peu la zone pour le groupe de Charlie Watts : arrestation pour possession de stupéfiants pour Jagger et Richards, embarquement sans retour vers la stratosphère pour Brian Jones et impasse artistique avec leur dernier album tout naze, «Their Satanic Majesties Request ». Ça craignait, il fallait faire quelque chose.

Sorti en 1967, «Their Satanic Majesties Request» était en effet une sorte de machin psychédélique, vaguement «inspiré» de Sgt Pepper et d’un air du temps rempli de fumée de marijuana, de spiritualisme oriental à deux balles et d’allers-retours chez le dealer du coin. Ultime expression de la première période des Stones, où on peut considérer qu’ils ne faisaient que singer les Beatles, en rajoutant un chouilla de blues. Après «Jumpin’ Jack Flash», tout sera différent.

1968 donc, et rien à l’horizon, il fallait pourtant bien occuper le terrain. Les Stones entrent alors en studio le 20 avril 1968, pour tout remettre à plat et enregistrer ce single, un truc bizarre, qui ne ressemble à rien.

En effet, ça commence étrangement: une guitare au son bizarre (en fait une guitare acoustique enregistrée dans un petit magnéto portatif pourri), des timbres faux, une descente de basse dissonante, une ponctuation à la guitare typique de Richards, sorte de croche foireuse (le « tadadin ! – silence – tadadin !»), Jagger qui dit un truc genre « Watcha » et soudain…un riff qui vous consume directement l’hypothalamus, comme un petit coup de boule dans le cortex cérébral. La suite : vous bougez la tête comme un neuneu en vous disant « Ouaaaaaah …..c’est super cool ».

C’est à ce moment précis que les Stones se transforment, jusqu’a devenir à eux seuls l’incarnation du Rock’n’Roll, inaugurant une période canonique allant de «Beggar’s Banquet» à «Exile on Main Street» (des disques tellement bons qu’après on leur pardonnera tout, même d’être devenus le cirque Pinder sponsorisé par Pepsi-Cola…) et où ils exprimeront pleinement leur super-pouvoir : celui de vous rendre cool, rien qu’a l’écoute de leurs disques.

En effet, la musique des Rolling Stones (de cette période) à la faculté de répandre autour d’elle un vernis de coolitude absolu, ruisselant sur l’auditeur et parvenant même à rendre les gens plus beaux qu’ils ne le sont véritablement. Ce que Martin Scorcese a parfaitement  compris, utilisant le morceau dans une scène mémorable de «Mean Streets», ou De Niro, sur un léger ralenti, rentre dans un bar, une jeunesse à chaque bras, resplendissant comme un seigneur de la nuit. Du coup, Harvey Keitel n’est pas content du tout.

En fait, il n’y a presque pas de chansons, hormis le refrain où Jagger chante « But it’s aaaaalright »(on confirme, c’est carrément über alright…), l’aspect prédominant du morceau étant la partie de guitare de Richards. Un truc vraiment bizarre où, comme souvent chez lui, le silence entre les notes est aussi important que ce qu’il joue (certains pensent même que Dieu existe, il est en fait caché dans la main droite de Keith Richards). Un truc simple où le rythme, l’attaque, avec lequel les cordes sont frappées font la différence. Vous l’aurez d’ailleurs surement constaté chaque 21 Juin, jour où pullulent à chaque coin de rue les reprises médiocres de ce morceau (pour compliquer le tout, c’est en accordage ouvert de Sol et si vous ne l’avez pas remarqué, bon courage pour le reproduire…bienvenue chez les baltringues).

Bill Wyman, le bassiste, revendique la paternité du riff en question, ce que les deux autres ne lui accorderons jamais. De toute façon on s’en fout, ce riff existait déjà avant : c’est celui de « Satisfaction » joué à l’envers…(de l’aveu même du guitariste).

On pourrait parler du texte, qui ajoute à la singularité de l’ensemble : «I was born in a crossfire hurricane» ou «I was raised by a toothless bearded hag». On ne comprend pas tout de ce que raconte Jagger, ça ne veut pas dire grand chose, peut être que cela parle du Christ, mais on s’en fout : «it’s alright, in fact, it’s a gas. » .

Si l’enfer existe, il est certain que la sono joue ce morceau pendant que vous signez les papiers avant d’entrer.

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