
Le titre : (I’m) Stranded
L’artiste : The Saints
Le format : 45T/17,5 cm.
La date de sortie : 1976
Le genre : Décharge létale
C’est qui ?: Le plus grand groupe de rock Australien
Qui joue dessus ?: Chris Bailey, Ed Kuepper, Kym Bradshaw, Ivor Hay
Comment ca sonne ? : Comme un accident de voiture
Qualité du pressage :
Bonne, pour l’époque.
Édition originale de 1976 – Power Exchange Records & Tapes– Pressage UK
Ce qu’on en pense :
C’est loin l’Australie. Super loin. Du coup, en 1976, personne n’a vraiment compris à l’époque qu’il s’y passait quelque chose. Quelque chose de punk, différent des sauts de cabris d’Angus Young et des murges de Bon Scott.
Il est établi que ce single est sorti en septembre 1976, deux mois avant le premier single des Sex Pistols. Il ne s’agit pas ici de déterminer l’acte de naissance du Punk-Rock tel que tout le monde le connaît, mais quand même. Pour les siècles des siècles, hélas, le Punk-Rock c’est les Sex Pistols. Une distorsion historique que nous devons au talent et à l’opportunité de Malcolm McLaren, leur « manager/branleur » autant qu’à la presse musicale anglaise, qui adore expliquer au monde entier que les Anglais ont tout inventé, même le mauvais temps.
Vous n’êtes donc pas sans savoir, vous qui mangez de la guitare électrique tous les matins au petit déjeuner, qu’en fait tout cela vient des Sonics, des Stooges et des New York Dolls. On en voit d’ici se lever de leur fauteuil roulant en gueulant : « N’importe quoi ! Et les Ramones ? ». Vous énervez pas les gars, vous allez péter votre déambulateur.
Vous savez également que le vrai truc punk, c’est les New-York Dolls, dont l’ultime incarnation est Johnny Thunders. C’est pas qu’on n’aime pas Dee-Dee ou Joey Ramone, mais c’est différent. Et nous aurons la décence de ne pas parler de Johnny Ramone, un type carrément facho, attitude qui fait désordre au milieu de tout ce cirque. Le minimum pour être punk c’était quand même d’être de gauche.
Tout cela pour dire qu’en Septembre 1976, le groupe Australien « The Saints » à sorti son premier single. Punk avant tout le monde (même avant « New Rose », le single des Damned, sorti également en 1976.). Un titre furieux, à la partie de guitare rythmique mortelle, distorsion et pédale Fuzz en avant, et pas plus de trois accords, comme on aime. De toute façon pour ce genre de musique, la guitare rythmique y’a que ça qui compte. Le reste on s’en fout. Pas besoin de vous dire qu’il faut écouter ce morceau à plein volume. « Play it Loud », comme disaient les Stones.
En face-B, le titre « No Time », du même tonneau, avec notamment un riff d’intro cataclysmique, dont le son imprime à lui seul le sentiment de licence absolue que dégage cette forme de musique. Abrasif, violent et à l’arrache, exprimant le fracas industriel d’un monde en perdition. Le morceau parfait s’il vous prend l’envie de vous taper la tête contre les murs.