
Le titre : Mrs Robinson
L’artiste : Simon & Garfunkel
Le format : 45T/17,5 cm.
La date de sortie : 1968
Le genre : Ritournelle
C’est qui ?: Des gamins du Queens
Qui joue dessus ?: Paul Simon, Art Garfunkel, un bassiste et un batteur (pas crédités sur le disque)
Comment ca sonne ? : Comme les JMJ
Qualité du pressage :
Pas top.
Édition originale de 1968 – CBS – Pressage FR
Ce qu’on en pense :
Sont pas mignons tous les deux là ? La grande asperge aux cheveux bouclés et le lutin en pleine calvitie, prêts à égayer votre barbecue, votre communion ou votre bar-mitswah (pardon d’avance, mais on n’a pas vérifié l’orthographe. En cas de froissement ou de réaction hypodermique, veuillez déposer votre plainte auprès du Bureau de Gestion des Affaires de Susceptibilité Ethno-Religieuse, 32 boulevard de la Laïcité 75001 PARIS). Bon, qu’est ce qu’on disait? Ah oui, Simon & Garfunkel, ils ont l’air un peu cons sur les bords. C’est normal, ils appartiennent à la catégorie musicale un peu particulière dite «musique de votre tantine».
Digression :
Pour les gens nés dans le dernier quart du vingtième siècle il y avait en fait deux catégories musicales de ce genre, un peu spéciales : la musique de tonton et la musique de tantine.
Dans la première (musique de tonton) il y avait parfois, pour les plus chanceux, des trucs comme les Stones ou les Beatles, mais surtout, et on ne sait pas pourquoi, le groupe Texan ZZ Top. Un groupe qu’apparemment on ne pouvait écouter qu’en cassette sur l’autoradio (Auto-Reverse) d’une Alfa Roméo.
Dans la deuxième (musique de tantine) il y avait parfois Joan Baez, Dylan, Pink Floyd et a tous les coups Simon & Garfunkel. Tout ça parce que quand votre tantine avait passé son Bafa, ou avait fait un feu de camp sur la plage ou sur une montagne quelconque, cela ne manquait jamais, il y avait toujours un apprenti troubadour avec sa guitare pour faire claquer « The Sounds Of Silence ».
Enfin bref, Simon & Garfunkel, ils ont l’air con…jusqu’à ce qu’ils se mettent à chanter. Et là il faut bien reconnaître que, même si on n’est pas un hystérique du travail des harmonies vocales, il se passe quelque chose. Même si c’est parfois un peu agaçant, comme l’intro de ce single.
Franchement les « didididis » et les « doudoudoudous » du début, euh, bon, pfff…oulala… Mais si vous arrivez à tenir les 30 premières secondes, vous serez récompensé par la puissance mélodique du refrain, d’une telle force qu’il sera à jamais imprimé dans votre cerveau. Par contre après ils recommencerons à chanter les couplets comme des bonnes-soeurs, ce qui finalement ne fera que renforcer l’impact du refrain à chacun de ses retours, jusqu’au dernier, le quatrième, où on ne sait pas pourquoi, ils se mettent à chanter: « Where have you gone, Joe DiMaggio ?, Our nation turns its lonely eyes to you ». Un truc qui n’a rien a voir avec le reste de la chanson mais qui sonne d’enfer (on n’arrive d’ailleurs pas à saisir si les bondieuseries énoncées dans les paroles sont à prendre au premier degré ou si elles sont ironiques, en référence au comportement un peu « olé-olé », comme dirait votre tante, de la Mme Robinson du film de Mick Nichols). Ou alors on mélange tout et soudain tout se télescope: Washington Square, Ann Bancroft renfilant ses bas dans la chambre d’hôtel adultère, le Yankee Stadium, Dustin Hoffman glandant dans sa piscine de bourgeois, l’Empire State Building…aaahhhh King Kong!
De la même manière qu’on aime Ray Davies ou Morrissey parce qu’ils sont Anglais, on aime Simon & Garfunkel parce qu’ils sont New-Yorkais. Considérant la fascination que cette ville peut exercer sur l’imaginaire des petits européens, une simple phrase à propos d’un joueur de Base-Ball, parfaitement inconnu de ce coté de l’Atlantique, suffit à évoquer un continent tout entier. Comme par magie.
Merci Tata.