A L’OUEST

Le titre : Gene Clark Sings For you

L’artiste : Gene Clark

Le format : 2x33T/30 cm.

La date de sortie : 2018

Le genre : Laurel Canyon forever

C’est qui ?: Un des mecs des Byrds

Qui joue dessus ?: Gene Clark, Jim Dickinson lui même et d’autres non crédités

Comment ça sonne ? : Comme des démos

Qualité du pressage :

Excellente.

Édition originale de 2018 – Omnivore Records – Pressage US

Ce qu’on en pense :

Gene Clark faisait partie des membres fondateurs des Byrds, avec Roger(Jim) McGuinn et David Crosby. Et il en était le principal compositeur (c’est lui qui a écrit « Eight Miles High », entre autres). A tel point que ses collègues, moins prolifiques mais beaucoup plus retords, feront tout pour minimiser son impact au sein du groupe, rejetant ses compositions au profit des leurs pour des questions de droits d’auteurs, entrainant son départ du groupe en 1966. Charles Manson ne dira pas le contraire, hippy ne rime pas forcément avec cool….Rien d’étonnant d’ailleurs de la part d’un type comme McGuinn, capable de s’attribuer avec un culot stratosphérique la composition de « Mr Tambourine Man » sur les crédits de leur reprise de Dylan. Putain de beatnik carriériste. (Et oui, en fait, ce n’est pas un oxymore. De la même manière il y a eu pire: des punks carriéristes, dont le nom par exemple commence par Mick et finit par Jones).

Du coup, le pauvre Gene Clark, déjà pathologiquement dépressif, s’est retrouvé en plein Laurel Canyon avec sa guitare comme seule amie. Nous précisons que son état mental n’a rien à voir avec sa qualité de compositeur et que si tous les dépressifs écrivaient des chansons comme lui, la production musicale mondiale aurait bien plus d’allure.

Gene Clark a donc durant l’année 1967 écrit des chansons, tout seul dans son salon. Encore et encore. Plus de 200, d’après lui, ce que semble confirmer le voisinage, notamment Michelle Philips, des Mamas and the Papas, qui venait souvent lui rendre visite quand elle en avait marre que son mari lui tape dessus (John Phillips, chanteur du groupe – le gros blaireau qui porte une toque sur les images d’archives. Encore un hippy qui avait laissé sa coolitude au placard et la réservait aux maisons de disques, trouvant finalement que la fin du patriarcat, façon West Coast, ça allait bien 5 minutes…).

En vue de d’obtenir un nouveau contrat d’enregistrement, Clark rentre en studio fin 1967 afin de produire un acétate et démarcher les maisons de disques. Ce qui ne donnera rien, si bien que  les acétates seront perdus, oubliés, « oblivionisés »….puis retrouvés 50 ans plus tard, permettant ainsi la publication de ce disque par Omnivore Records (un label impeccable, déjà responsable de Big Star – Complete Third ).

En plus de vous replonger direct dans la Californie de 1967, ce disque confirme l’extraordinaire qualité de compositeur de Gene Clark, annonçant le chef-d’œuvre absolu qu’il publiera en 1974 (« No Other », peut être un des plus grand chef d’œuvre inconnu, qu’aiment citer les pitres qui veulent se la jouer, ceux qui vous disent « Nan, sans dec tu connais pas ? Rooh, t’es sur ? Vraiment ? Pourtant je croyais…non rien, laisse tomber », juste avant de se prendre une claque).

Mais Gene Clark n’était pas fait pour. N’a pas voulu, ou vraisemblablement n’a pas pu envoyer chier McGuinn et Crosby afin de conserver le groupe qu’il avait fondé. N’a pas pu voyager pour faire la promo de sa musique. N’a pas pu jouer le jeu. A la fin, c’est toujours les cuistres qui gagnent. Mais tant que des publications comme celle-là existent, une autre histoire peut être racontée.

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