
Le titre : Wilderness Of Mirrors
L’artiste : The Black Angels
Le format : 2x33T/30 cm.
La date de sortie : 2022
Le genre : Perdu dans le son
C’est qui ?: L’autre versant du Texas
Qui joue dessus ?: Stephanie Bailey, Christian Bland, Jake Garcia, Alex Maas, Ramiro Verdooren
Comment ca sonne ? : Comme entrer en résonnance
Qualité du pressage :
Bonne.
Partisan Records – Pressage original GER
Ce qu’on en pense :
Aimer le Rock’n’Roll, c’est aimer la guitare. Par dessus tout. Electrique, bien sur. Amplifiée. Le seul instrument qui produit le bruit du tonnerre, le fracas de la machine et exprime la colère du dieu du binaire, celui qui crache au ciel. Uniquement en frappant sur des cordes. Car évidemment, seuls les instruments dont le son résulte d’une percussion sont à propos lorsqu’on parle de Rock’n’Roll. Que des outils sur lesquels on cogne. Souffler dans un instrument? Ridicule, pas pratique, pas percutant, on a l’air con et en plus personne ne peut cracher au ciel la bouche dans une trompette. On vous dira que c’est réducteur comme formule, mais vous n’écouterez pas. Car vous le savez, le son de la guitare électrique, autant que sa pratique, est une religion en soi.
Franchement, comment expliquer autrement qu’on aime cette sorte de bruit, quelque chose qui, finalement, n’a pas grand chose à voir avec de la musique. De l’ordre de la vibration et de la sensation, comme un abrutissement volontaire, proche de l’ébriété.
A ce sujet, The Black Angels est un groupe qui sait de quoi il parle, leur musique ayant toujours reposé sur le travail de cette sensation. Une sensation qui vous enveloppe comme un cocon, à l’intérieur duquel tout le monde serait cool. Un groupe pour lequel le rendu sonore est finalement plus important que la composition des morceaux, un groupe capable d’évoquer un horizon juste par le son, plutôt qu’avec la ligne mélodique d’un refrain. Ce qui les place, au coté de My Bloody Valentine, The Brian Jonestown Massacre ou Black Rebel Motorcycle Club, dans la grande Internationale des forçats du son. Du seul son qui compte, celui avec lequel on peut sombrer.
Outre une production enivrante et électrique, le groupe Texan est de surcroit capable de composer de véritables morceaux (c’est pas les Beach Boys non plus, faut pas pousser) ce qui les place largement au dessus de la mêlée.
L’humanité remercie Fender, Gibson, Boss, Marshall et au bout du compte Thomas Edison d’avoir rendu tout cela possible.