SINGULARITÉ

Le titre : Marlene / Jackie And Edna

L’artiste : Kevin Coyne

Le format : 45T/17,5 cm.

La date de sortie : 1973

Le genre : Un type avec la tête trop grosse par rapport au reste de son corps

Qui joue dessus ?: Kevin Coyne

Comment ca sonne ? : Comme un AVC

Qualité du pressage :

Bonne.

Virgin Records – Pressage original FR

Ce qu’on en pense :

Afin de promouvoir sa nouvelle entreprise, Virgin Records, Richard Branson était à la recherche de talents singuliers, façon de se démarquer de la concurrence, attitude logique de la part d’un label indépendant. C’est donc la même année (1973) qu’il a signé Mike Oldfield et Kevin Coyne, en se disant : « c’est des originaux, on verra bien ce qui se passe ».

Il s’est donc passé : « Tubular Bells », le machin de Mike Oldfield, propulsé par le succès du film « L’exorciste » (Souvenez vous, c’est le film où une gamine possédée par le devil hurle au prêtre complètement dépassé par les évènements : « Ta mère bute des scythes en enfer ! ».) Un pensum de 4 morceaux seulement, mais d’une durée de 56 minutes. Aïe aïe aïe ! Presque entièrement instrumental, mais par contre intégralement chiant. Y’avait pas que la gamine qui était possédée par le diable…Un disque imbitable, mais une des plus grosses ventes des années 70. Branson était content, son label propulsé dans la stratosphère.

Pour Kevin Coyne par contre, il ne s’est pas passé grand chose. Même si le premier disque qu’il a produit pour Virgin est un chef d’œuvre (« Marjory Razorblade », déjà évoqué ici par un éminent collaborateur), il a du en vendre 50 000 fois moins que son copain de promo. Issu de cet album, le single « Marlene » a été publié 4 fois, avec à chaque fois des morceaux différents en face-B, mais celui qui nous intéresse c’est le pressage français, celui avec « Jackie and Edna » en face-B (même si le morceau figurant sur la face A est excellent aussi).

Kevin Coyne c’était un mec tout bizarre, une sorte de proto-Daniel Johnston. Cela s’entend des les premières mesures et surtout cela s’entend dans son chant et son jeu de guitare.

Coyne jouait de son instrument assis uniquement, en le posant à plat sur ses genoux, et chantait bizarrement, à moitié en parlant du nez, sans vraiment articuler et en roue libre. (Le meilleur exemple étant le premier titre, éponyme, de l’album « Marjory Razorblade », qui du propre aveu de Johnny Rotten a influençé sa façon de chanter pour les Sex Pistols).

Sur « Jackie and Edna », le timbre du chanteur résonne étrangement avec la tristesse du sujet (le sujet étant: mon amour d’enfance à fait des enfants avec un autre donc j’ai les grosses boules). Une sorte de plainte, répandant l’empathie et la solitude dans votre cerveau à la façon d’une goutte d’eau sur un buvard. Et ce qu’il y a de surprenant c’est que le résultat est tout sauf larmoyant, tout sauf triste, et qu’au final, cela fait même un peu peur. Comme peut faire peur la vérité. En tout cas, c’est la plus belle chanson d’amour qui soit. Sinatra et Julio Iglesias peuvent aller se faire foutre. Tranquille.

Post Scriptum :

Dans le même veine, Coyne a écrit « House on the hill », une chanson sur l’asile psychiatrique où était cloîtré son frère et dont il devait s’occuper (figurant sur l’album « Marjory Razorblade »). Si vous n’avez pas la patate, évitez de l’écouter. Le texte et la mélodie sont formidables, mais c’est un peu comme s’il y avait un prix à payer.

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