
Le titre : All Day And All Of The Night
L’artiste : The Kinks
Le format : 45T/17,5 cm.
La date de sortie : 1964
Le genre : Paradis Garage
Qui joue dessus ?: Ray Davies, Dave Davies, Pete Quail, Mick Avery
Comment ca sonne ? : Tout crade
Qualité du pressage :
Bonne.
Disques Vogue – Pressage original FR
Ce qu’on en pense :
31 Octobre 2022 – Bar « Le Truskel » – PARIS / 2ème arrondissement – 23h34
Céline: Ouais, on se fait chier quand même, faudrait on truc du genre le retour du Punk, genre les New York Dolls. Des fringues pas possibles. Chuck Berry joué par des petits blancs défoncés. Ça avait de la gueule.
François : N’importe quoi ! T’y connais vraiment que dalle. Le Punk c’est les Stooges et si on veut pinailler, on peut remonter jusqu’au Velvet Underground.
Céline : Sans dec, t’y connaît zobi. Et « Helter Skelter »? Et les Sonics ?
François : Qui ça?
Céline : C’est bien ce qu’il m’semblait, t’es vraiment un baltringue, retourne écrire des conneries sur ton blog tout naze.
En fait, ni l’un ni l’autre n’a raison. Quand on regarde bien, on se rend compte que la matrice du Punk, c’est les Kinks. Ce que pas grand monde ne semble vouloir reconnaitre, peut-être par paresse ou simplement par mauvaise foi.
Par paresse, parce que les Kinks n’ont sortis que deux singles concernant le sujet (« You Really Got Me » et « All Day And All Of The Night »). Deux titres publiés à quelques mois d’intervalle en 1964. A l’époque les groupes pouvaient sortir un chef d’œuvre par mois, les maisons de disques étant persuadées que cette connerie de pop music n’allait pas durer.
Par mauvaise foi, parce que les Kinks n’étaient pas un groupe « rock’n’roll ». Pas de matos fracassé comme les Who, pas d’histoire de défonce comme les Stones. Juste les morceaux, avec en plus la célébration de l’albion éternelle, un truc pas du tout moderne, à une époque où la modernité de la pop music signifiait tout.
Sauf que, le 5 mai 1964 (avant « Satisfaction » des Rolling Stones, avant « Strychnine » des Sonics, avant « Sister Ray » du Velvet Underground, avant « Helter Skelter » des Beatles), les Kinks décoffrent un single de l’enfer : « All Day And All Of The Night ».
Le groupe avait déjà sorti « You Really Got Me », avec le riff qui tue, le son crade, les chœurs qui braillent et la bienséance mise au placard. Un monument d’inconvenance en soi. Quelques mois plus tard, le groupe de Ray Davies enfoncera le clou dans la tête des petits anglais avec « All The Day All Of The Night ».
Une sorte de « You Really Got Me », en plus grand. Son encore plus crade (la légende dit que Dave Davies à tailladé son ampli avec un tournevis, mais on dit aussi cela de Link Wray, alors…). Ligne mélodique plus forte. Refrain braillé à l’unisson, jusqu’a la saturation. Solo de guitare à l’arrache. Histoire en marche.
Même 58 ans plus tard, il est difficile de ne pas rester interdit à l’écoute du riff et de succomber à l’aisance mélodique de la chanson. On n’évoquera même pas le sujet de la chanson qui, lorsqu’il est exprimé avec autant de force, se passe de commentaire.
Même si, quand même, on ne peut s’empêcher de souligner que parfois, peut être à cause de certaines fréquences, ou simplement par magie, certains passages ont une résonance particulière, voire traumatisante, comme la ligne ou Ray Davies chante « Girl, i want to be with you » juste avant le refrain. Les frissons partout…..
PS :
Pas besoin de dire que ce disque s’écoute dans sa version Mono, même si la pochette est pourrie.