
Le titre : Waterloo Sunset
L’artiste : The Kinks
Le format : 45T/17,5 cm.
La date de sortie : 1967
Le genre : God save the Queen
Qui joue dessus ?: Ray Davies, Dave Davies, Pete Quail, Mick Avery
Comment ca sonne ? : Lumineux
Qualité du pressage :
Bonne.
Pye Records – Pressage original FR
Ce qu’on en pense :
Au nom du père, du fils, et du saint esprit.
Ou bien :
Au nom des Beatles, des Rolling Stones, et des Kinks, la trinité des ignorants qui s’en foutent du bon dieu.
Autant les deux premiers ne posent habituellement pas question, mais pour les Kinks ce n’est pas pareil. Les Kinks, c’est un truc bizarre. Une fratrie composée de Ray Davies et Dave Davies, qui n’aura de cesse de s’engueuler pour le plus grand malheur du groupe. Un peu comme les frères Gallagher, mais bon…euh… à part la nationalité, on ne voit pas le rapport.
Dave Davies, c’était le coté « rock’n’roll », la guitare saturée, les riffs, les conneries dans les chambres d’hôtel, « You Really Got Me », etc…qui n’a duré que le temps des débuts du groupe.
Ray Davies c’était… la classe intergalactique. Pas rock’n’roll du tout, mais, à l’aise, un des plus grands compositeurs anglais de l’époque. Du genre à prendre Paulo et Lennon en combat singulier.
Et contrairement à ses contemporains, Ray Davies semblait n’être sur terre que pour célébrer son « anglicité », avec ses moyens, en bien ou en mal. Malheureusement pour lui, il ratera le train de la « british invasion » en trouvant le moyen de s’engueuler avec le syndicat des artistes américains, privant son groupe de tournées US pendant les années 60, alors que dans le même temps des groupes d’une moindre importance que le sien ravageront le territoire américain. De quoi renforcer son « anglicitude » ? On ne sait pas.
Ce dont on est certain par contre, c’est que ni les Beatles, ni les Rolling Stones n’auraient pu écrire un morceau comme « Waterloo Sunset ».
Sorti en mai 1967, un mois avant « Sgt Pepper », alors que tout le monde ne parle que de changer le monde, d’arrêter la guerre au Vietnam et de se défoncer au LSD, Ray Davies écrit une chanson sur la gare Londonienne de Waterloo, les lumières des taxis et comment tout ça c’est trop beau vu de sa fenêtre, au coucher du soleil.
Comme quoi, dans la pop music, les paroles on s’en fout un peu, pourvu que la chanson soit là. Et en l’occurrence, pour ce morceau, tout est merveilleux. Les arrangements, le son légèrement suranné, le chant idem, et la mélodie perdue dans la stratosphère.
Peu de chansons font cet effet. Écoutez la, et pendant trois minutes, devenez un soir d’été.