
Le Titre : Our Mother The Mountain
L’artiste : Townes Van Zandt
Le format : 33T/30 cm
La date de sortie : 1969
Le genre : Beau à pleurer
C’est qui ?: Le plus doué des alcooliques (hors littérature)
Qui joue dessus ?: Townes Van Zandt, James Burton, Mike Deasy Sr, Jack Clement, David Cohen, Don Randi, Jules Jacob, Ben Dennay, Charlie McCoy, Harvey Newmark, Lyle Ritz, Chuck Domanico, John Clauder, Donald Frost
Comment ça sonne ? : Américain
Qualité du pressage :
Excellente. Fat Possum, c’est la classe.
Fat Possum Records – Réédition de 2007 – Pressage US
Ce qu’on en pense :
Townes Van Zandt, comme on dit, c’est un client. Pour les uns, un vrai taré. Pour les autres, juste un mec malade. Il suffit de regarder les images d’archives pour se rendre compte que quelque chose clochait (notamment celles où, en bon Texan, Stetson sur la tête, il fait le con avec une carabine chargée, une cannette de coca et une bouteille de bourbon à la main, avant de ranger maladroitement le fusil…dans son futal. A ce moment là, sa copine devient blême, on se dit que c’est pas possible, il va s’exploser les testicules par mégarde…mais non, tout finit bien….).
Van Zandt aimait la musique, picoler, jouer de la guitare, picoler, et composer. Et puis c’est tout. Le reste était sans importance. Ayant vu Presley au Ed Sullivan Show, et se disant que ce type avait tout, juste en étant chanteur, il avait demandé à son père de lui acheter une guitare. Il avait aussi surement écouté Dylan et les Bluesmen du Delta, bagage suffisant selon lui pour faire chanteur dans les bars du coin. Et c’est ce qu’il a fait. Le chanteur Folk à l’état de nature, véritablement. Neil Young sans l’ambition, sans les maisons de disques.
Heureusement pour nous, un confrère musicien (Mickey Newbury) le verra sur scène à Houston en 68 et se dira que ce n’est pas possible, un type comme ça ne peut pas rester inconnu, et lui obtiendra un contrat à Nashville pour l’enregistrement d’un album (« For The Sake Of The Song »).
« Our Mother The Mountain » est sont deuxième disque, en partie composé de morceaux figurants sur le précèdent, dont l’auteur était mécontent du rendu. Effectivement, même tout bourré, il avait quand même vu qu’on leur avait appliqué un vernis « Nashville ». Sur ce disque, la production en est débarrassée, le résultat étant une collection de morceaux au rendu sonore « à l’os », où demeure la plupart du temps la voix seule du chanteur, des arrangements minimalistes et des compositions d’une beauté édifiante. Toutes vibrantes. La folk-song à l’état pur. Le truc qui fait que les musiciens européens contemplent la musique populaire américaine assis sur leur banc, se demandant comment c’est possible d’écrire un morceau comme « Like A Summer Thursday ».