
Le Titre : Boys Don’t Cry (New voice – New mix)
L’artiste : The Cure
Le format : 45T/17,5 cm
La date de sortie : 1986
Le genre : Pop tordue
C’est qui ?: Les mecs du générique des « Enfants du Rock »
Qui joue dessus ?: Robert Smith, Michael Dempsey, Laurence Tholhurst
Comment ca sonne ? : Pas clair
Qualité du pressage :
Bonne.
Fiction Records – Pressage FR – Pressage original de 1986.
Ce qu’on en pense :
Dans les années 80, l’orchestre anglais « The Cure » a vendu des camionnées de disques aux petits français. A tel point que tous ceux qui sont nés après le choc pétrolier gardent le souvenir de gens fringués en noir, les cheveux hirsutes, trainant dans la cour du lycée. Tout le monde a croisé au moins une fois un de leur fan, parfois appelé « curiste ».
Petite description rapide du « curiste de lycée », basée sur une étude réalisée in situ en 1986 et à l’échelle nationale:
- Fringué(e) tout(e) en noir
- Cheveux noir de jais, en pétard (pour les cas sérieux)
- Les yeux maquillés au Khol (pour les cas extrêmes)
- Fait la gueule et parle peu
- Quand on lui pose la question « Et à part Cure, t’écoutes quoi d’autre? » (question primordiale dans une cour de lycée), ne réponds rien (ou bien, après un bon quart d’heure : « Jesus » (comprendre « The Jesus And Mary Chain »), pour les spécimens les plus raffinés)
- N’a pas le logo AC/DC dessiné à la salaud au marqueur sur sa bauge (c’est d’ailleurs pour ça qu’on essaie de lui parler)
- Pas réservé au genre masculin (c’est aussi pour ça qu’on essaie de lui parler)
On a toujours trouvé un peu étrange le succès de ce groupe. Leur musique est un peu chiante et si vous voulez écouter un truc triste pour vous la péter genre ténébreux, autant écouter Joy Division. Au moins là, la citation de Camus elle est direct dans la musique, pas dans le texte.
Mais il faut bien reconnaître que ce morceau a de l’allure. Initialement sorti en 1979, il s’agit ici de la version single de 1986. Le même morceau, mais remasterisé, et la voix re-enregistrée par Robert Smith. Et pas pour rien, cette version étant meilleure que l’ancienne, notamment grâce au chant.
Au sujet de la voix de Smith, il est vrai qu’elle peut être agaçante pour certains, mais pour l’avoir vu sur scène, on est sur que c’est un grand chanteur (on ne se rappelle plus ce qu’on foutait là – ah si ! c’était pendant un festival où ils jouaient après Sonic Youth (un scandale…), et comme on était resté tétanisé, on avait pas changé de place). Par contre, sur scène, la musique reste la même et on s’ennuie grave. Sauf notre voisin, qu’on a littéralement vu devenir fou à l’écoute de ce morceau, nous beuglant dans les oreilles la totalité du texte avec l’accent de Tourtoule (« Boillezeeee dooonte craillle »). Un souvenir comme on les aime.
Un vrai single pop de la mort, avec tout ce qu’il faut. Le sujet, l’intro, le petit riff qui va bien, la progression d’accord mortelle, la mélodie idem, avec en plus un pont, un vrai. Et le texte. Simple, et qu’on comprend même avec un niveau d’anglais moyen, ce qui fait que Robert Smith, c’est direct notre copain.
Nous non plus, on n’aime pas les menteurs qui pensent qu’ils ne font jamais de conneries. Nous non plus, on n’aime pas les brutes qui pensent que les excuses sont l’expression d’une faiblesse alors que c’est tout le contraire. Sauf que…il y a quand même de grosses ambiguïtés dans le texte, comme par exemple les lignes « I would say i’m sorry / If i thought that it would change your mind » ou bien «I would tell you that i loved you / If i thought that you would stay ». Si ça se trouve, on avait rien compris. Qu’est ce qu’il raconte en fait ? Pourquoi employer le conditionnel ? Les larmes qu’essaie de cacher Robert Smith seraient en fait des larmes de joie? Quel saligaud. On le savait bien, ces gens sont bizarres.