
Le titre : Instant Street
L’artiste : Deus
Le format : 45T/17,5 cm
La date de sortie : 1999
Le genre : Chef d’œuvre burgonde
C’est qui ?: Le meilleur groupe de rock belge (ce n’est pas une blague)
Qui joue dessus ?: Tom Barman, Craig Ward, Danny Mommens, Piet Jorens
Comment ca sonne ? : Magnifiquement
Qualité du pressage :
Excellente.
Island Records – Pressage UK – Pressage original de 1999.
Ce qu’on en pense :
Si vous aimez Deus, n’achetez surtout pas ce single. Remarquez, si vous ne l’avez pas, cela ne risque pas d’arriver, à moins de tomber dessus par hasard dans une brocante, entre 12 Johnny Hallyday et 50 Claude François. Donc, si vous l’avez, vous savez de quoi on parle et si vous ne l’avez pas, vous n’avez rien raté, à moins de vouloir documenter la façon inique dont l’industrie du disque traite ses clients.
En effet, on lit sur la pochette « Instant Street – Deus ». Clairement. Comme on aime bien les singles, et encore plus les grandes chansons, vas-y qu’on l’achète, tout content. On pose le disque sur la platine et c’est parti.
Le riff d’intro au banjo, ultra cool. Premier couplet super. Le deuxième pareil, avec les arrangements d’enfer. Le refrain tout bizarre, encore mieux. Retour au couplet et de nouveau le refrain, avec là gros décollage (les violons ça fait toujours ça…). Encore un couplet et un refrain, et puis le début de la partie instrumentale, un truc venu d’ailleurs qu’on croirait écrit par Sonic Youth. La guitare toute bizarre – on guette la partie de grosse guitare rythmique qu’on adore, celle qui finit de vous achever et là….un fondu et au revoir.
DE QUOOOIIIII ? Non mais, ça va pas ? Du coup, on vérifie sur le macaron. Non, il y a bien écrit « Instant Street ». La suite ça doit être sur la face-b, c’est pas possible. On retourne le disque, et là on constate qu’en face-b il y a une démo pas terrible. Aaaaaargh ! Dépité, on consulte le verso de la pochette, où effectivement est renseigné un lamentable « Instant Street – Radio Edit ». Donc, une version pour la radio.
Ah ben bravo. Qui a entendu ce titre à la radio en 1999? Franchement? Et pour quelle radio? Celles prêtes à le diffuser l’auraient surement fait sans tronquer la partie instrumentale de 2 minutes qui conclue le morceau (là où le groupe sort de boite de nuit et se met à danser dans la rue, pour ceux qui se souviennent de la vidéo – ou alors le moment où vous hochez la tête comme un perdu tellement c’est bon, en vous disant que c’est pas possible que des belges aient cartonné un truc comme ça). Allez hop, on ouvre la fenêtre et ziiiiiiiim, on jette le disque sur le boulevard.
On le voit d’ici le gros con de chez Island Records: « Mouais, un single de 6 minutes, c’est pas possible…On vire la fin, là où y’a plus de paroles. De toute façon c’est trop long.». Il a surement cru qu’en faisant cela il allait en vendre 10 de plus, alors que le morceau aurait pu être découpé en deux faces (même si 6 minutes de musique ça rentre sur une face…), comme cela s’est déjà fait pour de grands singles. « What’d I Say » de Ray Charles par exemple, où la partie avec les chœurs est sur la face-b, ou même « Bad Girl » de Lee Moses, carrément coupée en plein milieu. Mais bon, inscrire « Instant Street » au Panthéon des grands singles, le mec d’Island il s’en contrefoutait.
Pour avoir une idée de l’effet que produit l’écoute de ce machin, écoutez la version de l’album et à 4 minutes 10 précisément…coupez le son. Le plus grand coïtus interruptus musical qui soit.
Vu le trésor national qu’un groupe comme Deus représente, le roi des Belges devrait demander réparation à la maison de disque.